La traversée du détroit de Gibraltar

29 Octobre 2016

Le 27 Octobre 2016 nous décidons de quitter la linéa en direction de Rabat au Maroc.

Mais pour se faire, il faut d’abord passer le détroit de Gibraltar où l’Atlantique donne rendez-vous à la méditerranée… Evidemment Delphine n’est pas très rassurée : La rencontre de la mer et de l’océan, ça doit être quelque chose quand même, en plus il y a ces histoires de marées… Et par-dessus le marché il faut traverser les 2 lignes de cargos ! Enfin bon, quand faut y aller, faut y aller !

Plusieurs avis divergent sur les horaires de départ : certains disent qu’il faut partir 3 heures avant la pleine mer pour profiter des courants favorables et d’autres 3 heures après. Ensuite il y a le rail des cargos à traverser. Certains coupent directement à partir de Gibraltar, d’autres restent sur la rive nord et coupent à la fin du rail, en face de Tanger (nous avons choisi cette deuxième option).

Nous sommes donc partis le 27 Octobre à 14 heures soit environ 2 heures après la pleine mer. Le départ a été un peu chaotique car Gregoire avait nettoyé le filtre à gasoil avant notre départ ce qui a généré une entrée d’air dans le circuit à gasoil et Vadrouille a calé plusieurs fois dès notre sortie. On a réussi à redémarrer le moteur à 2 mètres d’un autre bateau, avec son capitaine prêt à essayer de nous repousser… Une fois le circuit correctement purgé notre moteur n’a plus défailli et n’a cessé de ronronner.

Nous sommes donc partis avec le courant contraire au début mais avec le vent avec nous. Dans le détroit, l’arrivée de l’atlantique dans la méditerranée produit des phénomènes étranges, la mer bouillonne, elle est désorganisée et fait beaucoup de bruit. Il peut même y avoir des tourbillons mais nous n’en avons pas vu. Un peu avant Tarifa le vent se lève et nous profitons des courants favorables après la renverse. A l’arrivée à Tarifa le vent change de direction nous obligeant à empanner plusieurs fois dans l’étroite bande entre la terre et le rail des cargos.

Nous étions 3 voiliers à emprunter le même chemin. Arrive le moment tant redouté par Delphine, le passage du rail. Le premier voilier se lance, puis le second… Il va falloir y aller. Delphine tente une dernière diversion pour retarder ce moment et prépare une pizza… Bon Ok, on mange vite et on y va !

Greg a les yeux rivés sur l’AIS qui nous indique le passage des cargos et sur le rail pendant que Del est à la barre. Le vent souffle fort ( 30 nœuds de moyenne) et les vagues font environ 2 mètres mais sont régulières. Nous nous prendrons 40 nœuds en sortie de détroit que Vadrouille encaissera sans broncher. Nous naviguons entres les cargos. Greg donne le cap à suivre et le modifie au dernier moment pour passer devant ou derrière un cargo. En voilà un qui arrive à 12 nœuds mais il se fait doubler par un autre qui avance à 20 nœuds, il faut changer nos plans, recalculer notre cap. Nous filons à 7 ou 8 nœuds avec ¼ de génois et ¼ de GV. Avec des surfs à 9 nœuds. Finalement nous passerons le rail en moins d’une heure, sans encombre.

A nous l’océan Atlantique, A nous le Maroc !!!